Notre histoire en quelques dates :
1816 : Création de la Caisse des dépôts en avril 1816 par trois ordonnances royales de Louis XVIII.

1895 : Création au congrès de Limoges de la Confédération Générale du Travail (CGT) par la réunion de quelques fédérations professionnelles (Livres, cheminots...) et de la Fédération des Bourses du Travail.
1907 : Création de l’Association professionnelle des employés de la Caisse des dépôts (cf récépissé en image) qui s’affilie rapidement à la CGT. L’association regroupe probablement plus de 300 adhérents alors que la Caisse des dépôts compte moins de 700 employés.
1927 : Dès 1909, l’association professionnelle des employés de la CDC adhère à "la fédération des associations de fonctionnaires" (premier syndicat de fonctionnaires), qui deviendra ultérieurement la fédération générale des fonctionnaires et s’affiliera définitivement à la CGT (aujourd’hui UFSE CGT) en 1927. Cette fédération fut co-fondée et longtemps dirigée par Charles LAURENT, syndiqué CGT rentré en 1900 à la CDC comme "expéditionnaire". Robert LACOSTE, autre adhérent de la CGT rentré à la CDC en 1922 comme "rédacteur", en fut plus tard, le Secrétaire adjoint. Son premier siège fut situé au 59, rue de Lille, puis au 5 rue de Poitiers et finalement au 10, rue de Solférino.... donc jamais très loin de la CDC !
1934 : le syndicat CGT de la CDC, à l’appel de son secrétaire général de l’époque, Robert DUPERIER s’inscrit résolument dans la lutte antifasciste et appelle à la grève et à la mobilisation antifasciste du 12 février 1934 (organisée en réaction à la manifestation fasciste factieuse du 6 février).
Le syndicat s’engage ensuite dans une logique de soutien au Front Populaire et aux revendications sociales qu’il porte tout en continuant de s’impliquer dans l’édification du syndicalisme des fonctionnaires et de ses orientations revendicatives.
La montée du péril nazi en Europe ne laisse pas les agents de la CDC indifférents. Il sont nombreux à répondre à l’appel de la CGT en soutien au combat des républicains espagnols en participant à des collectes de fonds et de vivres, voire même en accueillant des enfants orphelins et réfugiés espagnols.
En 1938, le syndicat CGT de la Caisse comme la fédération des fonctionnaires appelle à une grande grève pour appuyer la revendication de hausse des salaires des fonctionnaires qui ont perdu 30 % de pouvoir d’achat en deux ans. Le mouvement se heurte à l’inflexibilité du gouvernement DALADIER et du Directeur de la CDC (DEROY), et beaucoup de responsables syndicaux subissent en retour sanctions et répression.
1939-1945 : A la CDC, la CGT "résiste", participe au CNR et à la Libération.
Socialistes (Charles Laurent, Robert LACOSTE, Robert DUPERIER ...) , communistes (Gaston CHAUMERON, Alice KHAN, Robert DODE...) , franc-maçon (Jacques MITTERRAND), parfois juifs comme Jacques SAMAMA ou Alice KHAN, nombreux sont les exemples de militants de la CGT à la Caisse des dépôts à s’être impliqués très tôt dans la résistance à l’occupant. Ainsi , alors que les centrales syndicales sont interdites par Vichy depuis le 9 novembre 1940, c’est dans un petit bureau de la CDC , que s’ébauchent les premiers actes collectifs de résistance du syndicalisme et notamment que se créée le réseau de Résistance Libération Nord sous l’égide de Christian PINEAU et Robert LACOSTE. Charles LAURENT est un des premiers membres du Conseil National de Résistance, en 1943, au côté de Jean MOULIN et avec Jacques SAMAMA et Robert LACOSTE... ils participent à l’élaboration de son programme.
Souvent pourchassés, ou arrêtés , ces militants vont ensuite s’illustrer dans certains maquis en province comme Jacques SAMAMA (alias DUPIOL) en Auvergne, , Robert LACOSTE en Haute-Savoie, Robert DUPERIER dans la Mayenne, Gaston CHAUMERON dans le Lyonnais...
Certains , dont Jacques MITERRAND reviennent participer à la Libération de Paris et particulièrement de la Caisse des Dépôts. Avec d’autres militants de la CGT (André COURAT, Robert DODE, ANTOMARCHI ...), ils constituent le comité de libération de la Caisse des dépôts, procèdent à l’arrestation du Directeur Général, le 24 août 44, Henri DEROY, accusé de collaboration, et prennent le contrôle de la CDC en vue d’en assurer la continuité du fonctionnement au service de la Libération et de la reconstruction du pays.
Dès septembre 1944, dans une assemblée générale réunissant plus de 2000 agents de la CDC, le syndicat CGT appelle à "soutenir" le programme du CNR !
1947 : Le syndicat CGT des employés de la CDC devient le syndicat "confédéré" des agents de la Caisse des dépôts (cf ci-dessous). Ce qui veut dire concrètement que le syndicat CGT de la Caisse choisit de ne pas rejoindre la scission qui donne lieu à la création de Force Ouvrière et de rester dans le cadre de la CGT, affilié à la fédération des finances et à celle des fonctionnaires ainsi qu’à la FSM (fédération syndicale mondiale "communiste"). On notera que le siège du syndicat est alors situé au 10, rue de Solférino (également siège de la Fédération CGT des Fonctionnaires). On notera également la perspective "autogestionnaire" : "...rendre apte le personnel à diriger lui-même, sous le contrôle des représentants de la nation, le service public dont il a la charge".
De 1952 à 1967 : la Caisse des dépôts connaît une accélération spectaculaire de son histoire liée à la phase de croissance et de mutation économique et financière et économique du pays. Durant cette période, la CDC créée de multiples filiales tant sur le plan technique et opérationnel (Société de construction immobilière de la Caisse des dépôts en 1954 (SCIC : devenu aujourd’hui ICADE et CDC Habitat), SCET en 1955 (société centrale d’équipement du territoire) qui donnera lieu ultérieurement à la création de multiples filiales spécialisées : TRANSDEV pour le transports urbains, SCETAUROUTE, EGIS pour l’ingénierie) que sur le plan économique et financier (Caisse Nationale de Prévoyance (CNP créée en 1959) ; CAECL (caisse d’aide à l’équipement des collectivités locales) créée en 1966 . Ainsi dès la fin des années 60, la CDC constitue un groupe gigantesque employant des dizaines de milliers de salariés.
Mai 1968 : A l’appel de la CGT, les agents de la Caisse des dépôts participent massivement aux mouvements de grève et de manifestation, à Paris comme à Angers et Bordeaux comme l’illustre cette une du Parisien ci-dessous.
Dans les années 1970, la CGT anime de nombreux mouvements sociaux centrés sur la question des salaires et de la titularisation des agents "auxiliaires" très nombreux à cet époque (plus de 2000).
1986 : le syndicat CGT de la Caisse des Dépôts se transforme en Union des syndicats CGT de la CDC (USCD CGT) pour prendre en compte la diversification des statuts d’emploi créé par les mouvements de filialisation et d’évolution des activités de la Caisse.
Durant les années 80-90, le groupe caisse des dépôts est soumis à des vagues successives de privatisation et démantèlement, contre lesquelles, l’USCD CGT n’aura de cesse, parfois seule, de lutter en organisant la résistance et la mobilisation des salariés et parfois même en sollicitant les tribunaux.
Ainsi en 1987, la CAECL, porteuse d’une mission d’intérêt générale historique de la CDC est transformée en CLF (crédit local de France) et privatisée par décret en 1993 (décret contesté devant le conseil d’Etat par la seule CGT). On connait la triste suite : LE CLF fusionne ensuite avec le Crédit Communal de Belgique pour former DEXIA, introduite en bourse dans la foulée et qui suite à sa dérive spéculative sombre dans la crise des "subprime" américaines et est finalement liquidée ... générant une perte sèche de plusieurs milliards pour la CDC et l’Etat français. Notons que finalement, trente ans plus tard, la SFIL (société de financement de l’investissement local), héritière des missions de financement de la défunte CAECL vient de réintégrer le groupe Caisse des dépôts.
En 1987, c’est également la CNP qui est transformée en EPIC, puis en société anonyme en 1992 et partiellement introduite en bourse en 1998. En janvier 1998, à l’appel de l’USCD CGT, de Force Ouvrière et de la CFDT, les personnels de la CNP se mobilisent massivement contre cette privatisation en occupant , nuits et jours, leurs locaux de Paris-Montparnasse, Angers et Arcueil pendant plus d’un mois. Ils finissent par obtenir gain de cause en gardant leur statut de fonctionnaires de la CDC et en empêchant la privatisation. 26 ans plus tard, la CNP est toujours une entreprise publique, filiale de la banque Postale à 100 % suite à la loi PACTE.
En 1993, le premier Ministre BALLADUR dépose un projet de loi de démantèlement et privatisation de la CDC. Initiée par l’USCD CGT, la mobilisation immédiate et massive des élus, des parlementaires et des personnels permet de repousser cette tentative.
A la fin des années 90, c’est au tour des activités bancaires et financières de la CDC (DABF) d’être menacées de filialisation et privatisation par le truchement de plusieurs accords (souvent trahis) avec les Caisses d’Epargne ; ce seront les projets Refondation-EULIA.. puis finalement IXIS. Ces projets ont suscité l’opposition unanime et intersyndicale des personnels de la CDC, générant notamment une des plus grandes grèves que la CDC ait connu (près de 70 % de participation).
Parce que la Caisse des dépôts n’est pas la seule entité économique et financière publique à être menacée par ce vent de privatisation, l’USCD CGT s’allie en 1995 avec d’autres syndicats CGT, CFDT, FO, CFE-CGC et SUD d’autres entités (Banque de France, Crédit FONCIER, BDPME, Caisses d’épargne, Poste, Comptoir des entrepreneurs, AFD, DEXIA....) pour former l’intersyndicale du secteur public et semi-public économique et financier qui agira solidairement dans les années 90 et 2000 pour soutenir toutes les luttes du secteur.
Dans le même temps, désireux de défendre la mission historique du groupe CDC de soutien et de financement du logement social, nous nous battons aux côtés des associations de mal logés et notamment du DAL pour la réquisition de logements vides. Ainsi en 1997, avec le DAL et des familles de mal logés, l’USCD CGT avec l’appui de la fédération CGT des finances, investit un immeuble inoccupé , propriété de la CNP et situé à deux pas de Matignon et de la CDC. Nous devons faire face à une violente "expulsion" des forces de l’offre, pilotée par le gouvernement JUPPE, mais nous obtiendrons grâce à l’appui de nombreuses personnalités (Léon SCHWARTZENBERG, Albert JACQUARD....), le relogement de dizaines de familles de mal logés.
A cette même époque, l’USCD CGT se positionne clairement dans le combat contre la financiarisation mondialisée de l’économie, contre la marchandisation du monde et contre le démantèlement des services publics. C’est pourquoi nous participerons à la lutte contre l’AMI (accord multilatéral d’investissement), au rassemblement altermondialiste de MILLAU et du plateau du Larzac ainsi qu’à la manifestation de GUERET en 2005 en défense des services publics. C’est pourquoi aussi l’USCD CGT , sous l’impulsion de notre camarade Jean-Christophe CHAUMERON, secrétaire de la fédération CGT des finances mais ancien secrétaire général de CGT caisse des dépôts, participe activement à la création de l’association ATTAC.
Fidèle aux valeurs de l’internationalisme portées par notre confédération, l’USCD CGT a pu nouer des solidarités concrètes avec des syndicats italiens, belges et même américains à l’occasion de décisions de "l’actionnaire Caisse des dépôts" affectant les droits des travailleurs hors de nos frontières. Dans le même esprit, l’USCD CGT s’est beaucoup impliquée dans le combat pour la régularisation des travailleurs sans papiers en participant directement à de nombreuses luttes pour la régularisation de travailleurs. Enfin, nous avons pris part à tous les combats de la CGT contre la montée de l’extrême droite et du racisme et avons même organisé en 1996, sur le site de Bordeaux de la CDC, une initiative réunissant les représentants des personnels de certaines mairies passées sous la coupe du FN en 1995 (TOULON, MARIGNANNE, ORANGE...). Avec notre fédération CGT des finances, nous avons participé à la grande manifestation organisée par "Ras le Front" à ORANGE.
En 2001, la loi dite NRE (nouvelles régulations économiques) du gouvernement JOSPIN aboutit, entre autre, à la satisfaction d’une vielle revendication de la CGT : la reconnaissance légale du groupe social formé de la Caisse des dépôts et de ses filiales (d’où la création du Comité de groupe appelé Comité Mixte d’information et de concertation du groupe CDC). Le CMIC dont la CGT, assurera le secrétariat de 2001 à 2023 !
Notons que en 2004, suite à l’arrivée de la CANSSM (Caisse des Mines) et de la SNI (société nationale immobilière devenue aujourd’hui CDC Habitat) dans le groupe Caisse des dépôts, le Directeur Général de la CDC de l’époque, Francis MAYER, décide de dissoudre la holding C3D qui regroupait les filiales dites techniques et de constituer un groupe social unique intégré regroupant à la fois les filiales financières (CNP, CDC PME, CDC Marché...) et les filiales techniques (ICADE, CDC Habitat, SCET ..).
C’est pourquoi en 2005, nous décidons de transformer l’Union des syndicats CGT de la Caisse des dépôts en Union syndicale des syndicats CGT du groupe Caisse des dépôts, permettant d’accueillir dans l’union , toutes les représentations de la CGT présentes dans le groupe CDC, quelle que soit la branche professionnelle.
Durant toute cette période, les filiales dites techniques ou opérationnelles (SCET, ICADE, TRANSDEV...) font l’objet de mouvements constants de restructurations, privatisation, cessions : ainsi ICADE (ex-SCIC) est transformée en SCIIC (société d’investissement immobilière cotée) et cède au plus offrant la totalité de son patrimoine de logements à vocation sociale en région parisienne ... et les personnels qui vont avec. Dans la foulée, ICADE se débarrasse de toutes ses activités de services (property management, facility management, sécurité....) perdant plus de la moitié de son effectif de salariés. La SCET connaît plusieurs plans de restructurations accompagnés de vagues de réductions d’effectifs. Quant à TRANSDEV , elle fait l’objet en 2011 d’une scandaleuse opération de privatisation absorption par VEOLIA en 2010-2011 qui se solde par un désastre économique générant plus d’un milliard de pertes pour la Caisse des dépôts ... qui en 2016, redevient finalement propriétaire du groupe TRANSDEV-VEOLIA , suite au retrait de VEOLIA de l’activité de transport. En dépit de l’opposition résolue et solidaire de l’USCD CGT et du syndicat CGT des marins, la direction de la Caisse des dépôts en profite pour se séparer la SNCM , pourtant seul service public maritime de liaison entre la corse, le Maghreb et le continent.
Tous ces évènements ont généré de nombreuses luttes sociales dans lesquelles l’USCD CGT a pris toute sa part.
En 2008, sous la présidence SARKOZY, c’est au tour de la mission historique de la CDC de protection de l’épargne populaire réglementée d’être menacée par la vague ultralibérale. Après avoir contribué au sauvetage des banques privées en proie à une crise de liquidités liées à l’affaire des subprime, l’épargne populaire sur livret A et LDD est menacée de marchandisation : la Loi de modernisation de l’économie portée par Christine LAGARDE ouvre la collecte de cette épargne à l’ensemble des banques commerciales et diminue la centralisation de la collecte à la CDC de plus de 40 %. L’USCD CGT avec "ses partenaires syndicaux et associatifs" prend l’initiative de la création du collectif "Pas Touche au Livret A" pour sauver l’épargne populaire de cette tentative de banalisation et pour préserver le circuit de financement du logement social.

En 2009, l’USCD CGT prend toute sa place dans un mouvement social unitaire important portant sur la revendication d’une prime de partage des résultats au bénéfice de tous les personnels. Ce mouvement aboutit à une grande manifestation parisienne au cours de laquelle le Théâtre des Champs Elysées est envahi à l’occasion de la présentation des résultats à la presse par le DG de l’époque : Augustin de Romanet. À tel point, que celui ci est obligé de s’enfuir par une sortie dérobée. Fort de cette mobilisation, nous avons obtenu le versement d’une prime de 1000 euros pour tous.
En 2012, suite à l’élection de François HOLLANDE, est engagé le processus de constitution de la Banque publique d’investissement, BPI France, par la réunion d’OSEO (financement PME), du Fonds stratégique d’Investissement (filiale à 50/50 de la CDC et de l’Etat) et de CDC Entreprise (filiale de la CDC spécialisée dans le capital investissement des PME-ETI). La CGT, dans toutes ses dimensions, soutient le principe de la création de BPI France tout en veillant d’une part à ce qu’elle intègre le groupe Caisse des dépôts et soit placée par la loi sous le contrôle du parlement et d’autre part à ce que cette structure soit une structure d’intérêt général qui permette le maintien et le développement de l’emploi industriel en France. Dans la foulée, le syndicat CGT de BPI France intègre l’USCD CGT.
L’élection en 2017 d’Emmanuel MACRON n’a pas été sans effet sur le groupe Caisse des dépôts, sa structuration, ses missions, son statut et sa gouvernance. Le vent néolibéral qui s’en est suivi a impacté en profondeur notre groupe qui a dû se mettre aux couleurs de la "start up nation" , souvent au détriment de l’intérêt public et de missions aussi essentielles que celle de la gestion des retraites publiques, du logement social, de l’aménagement du territoire et de la défense de l’emploi industriel sans oublier aussi la préoccupation croissante de la transition écologique. La création en 2018 de la Banque des territoires à partir d’une "démembrement partiel" du groupe, les réformes profondes introduites par la loi PACTE de 2019 et son décret d’application sur notre système de gouvernance , notre statut public et notre autonomie républicaine, les conséquences sur le logement social de la loi ELAN puis plus plus récemment de la loi KASBARIAN, la honteuse réforme des retraites de 2021 ont à chaque fois porté de sérieux coups de boutoir à notre utilité publique et sociale. C’est pourquoi l’USCD CGT s’est efforcé à chaque fois d’informer, de communiquer pour mobiliser les salariés, de dialoguer avec les parlementaires pour essayer de contrecarrer ces néfastes projets.
Enfin comme elle l’avait en 1995, puis en 2003, puis en 2010 , en 2014 , l’USCD CGT a appelé à se mobiliser et participer massivement aux mobilisations contre la honteuse réforme des retraites de 2023 qui, entre autre, a reculé l’âge légal de la retraite à 64 ans.